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Cette année, j’ai découvert la Tanzanie à la saison sèche.
Pas de verdure : l’herbe est tellement sèche qu’elle n’est même plus jaune, mais presque blanche. À part quelques points d’eau où le bétail et les animaux sauvages viennent se désaltérer, tout est aride.
À Randilen, au cœur de la WMA (Wildlife Management Area), j’ai eu la surprise en arrivant de découvrir qu’un feu assez important avait brûlé une partie de la zone.
Un peu bouleversée par le spectacle, j’ai vite compris — en discutant avec Honeyguide, l’ONG pour qui je réalisais ces images et les rangers— que la réalité était plus nuancée : le feu n’est pas forcément catastrophique. Tout dépend de son intensité.
J'ai appris que le feu fait partie de nombreux écosystèmes, et dans beaucoup de régions, la nature a évolué avec le feu, pas contre lui. Combattre tous les feux peut aggraver la situation.
Une suppression totale des incendies entraîne une accumulation de broussailles et de combustible, densifie la végétation… et crée des conditions idéales pour des méga-feux.
Quand un incendie finit par se déclarer, il devient alors plus rapide, plus chaud et plus destructeur.
À l’inverse, les feux de faible intensité jouent un rôle de “rééquilibrage” naturel.
Qu’ils soient naturels (foudre) ou intentionnels (brûlages traditionnels ou dirigés), ces petits feux nettoient la végétation morte, recyclent les nutriments, soutiennent les espèces adaptées au feu et réduisent les risques d’incendies catastrophiques plus tard.
Ca m'a bien soulagée de d'apprendre tout ça. J’ai pu ensuite photographier Randilen avec un regard plus tolérant envers les grandes étendues calcinées.
J’y ai même trouvé un certain charme graphique — surtout quand on sait que les arbres ne sont pas morts et que tout repartira à la première pluie.
Dans la galerie photo, j’ai aussi mis des images d’animaux prises dans des endroits plus verts (Serengeti avec Kopelion)
This year, I discovered Tanzania during the dry season.
There was no greenery at all: the grass was so dry that it wasn’t even yellow anymore, but almost white. Apart from a few waterholes where livestock and wildlife come to drink, the landscape showed not a hint of green.
In Randilen, at the heart of the WMA (Wildlife Management Area), I was surprised to find upon arrival that a significant fire had burned part of the area.
A bit shaken by the sight, I quickly understood — after talking with Honeyguide, the NGO I was photographing for — that things were more nuanced than I had imagined. Fire isn’t necessarily catastrophic; it all depends on its intensity.
Fire is part of many ecosystems, and in many regions, nature has evolved with fire, not against it.
1. Fighting every fire can actually make things worse.
Total fire suppression leads to an accumulation of brush and fuel, denser vegetation… and the perfect conditions for mega-fires.
When a fire eventually breaks out, it burns faster, hotter, and far more destructively.
By contrast, low-intensity fires act as a natural “reset.”
Whether natural (lightning) or intentional (traditional or prescribed burning), these smaller fires clear dead vegetation, recycle nutrients, support fire-adapted species, and reduce the risk of catastrophic wildfires later on.
This was an important discovery for me. After that, I was able to photograph Randilen with a more tolerant eye toward the charred expanses.
I even found a certain graphic beauty in them — especially knowing that the trees aren’t dead, and that life will return with the first rains.
I’ve also added to the photo gallery a few images of animals and landscapes taken in greener areas (the Serengeti with Kopelion).